VERSION 2012 et 2015
EDITION 2012, 15 au 27 octobre, un aperçu du voyage ....
L'édition 2012 : bonne humeur et satisfaction générale....
VOIR page précédente le voyage 2015
GUYANE ,Sante, nous livre son récit
Sante BAUDRY était moniteur menuiserie à Saint Jean du Maroni en 1971/72
40 ans plus tard, il nous raconte notre voyage 2012 auquel il a participé
Sante est décédé le 15 décembre 2021 RIP
.....ET du 6 au 18 septembre 2014, TROIS "motivés" ont suivi cet itinéraire à défaut d'un groupe constitué.........
Prélude
Il fait un temps de chien, il pleut énormément, aussi, par précaution en vue d'éventuelles coupures de route, nous avançons notre départ pour MAULEVRIER où nous devons rejoindre le domicile de JF et O B., qui doivent nous acheminer à l'hôtel réservé à ATHIS-MONS.
Il est environ 12h 30, lorsqu'après avoir logé nos valises de justesse dans la voiture de Jean François, nous prenons la route en direction de PARIS par ANGERS et le MANS.
Nous arrivons vers 16h 30 à l'hôtel d'ATHIS-MONS ; je reconnais l'hôtel où nous avions couché lors d'un précédent départ. Après avoir pris possession de nos chambres, nous sortons pour rechercher le restaurant indiqué par notre organisateur B G.
Il pleut et il fait froid, aussi nous abandonnons et décidons de rentrer à l'hôtel attendre d'autres participants.
Nous commençons avec Jean François à étudier le parcours prévu sur la carte de la Guyane, lorsqu' arrivent cinq participants.
Aussitôt les présentations faites, les commentaires vont bon train.
Ensemble nous suivons Bernard pour dîner au restaurant sélectionné, qui est fermé le dimanche soir, peu importe, nous nous rabattons dans un restaurant Japonais, le seul ouvert dans le secteur.
Le ventre plein, nous regagnons nos chambres pour un repos bien mérité.
Lundi 15 octobre
Le lever et la toilette se font de bonne heure, peut être à cause de l'excitation du voyage.
Après le petit déjeuner, la navette de l'hôtel nous conduit à l'aéroport d'ORLY où nous avons RV avec le reste du groupe à 9h 30.
Tout le monde est rassemblé, suite au décès de sa mère, un participant ne viendra pas. Quant à JP M, lui, il a eu quelques soucis avec sa correspondance en partance de MENTON dans les Alpes Maritimes, mais il est parmi nous.
L'enregistrement des bagages est retardé suite à un bug informatique affectant la compagnie AIR CARAIBES, mais finalement les formalités nécessaires s'effectuent et nous décollons vers 14h 30, Airbus A330-300, avec 1h30 de retard.
Distance à parcourir 7350 kms, atterrissage après 9 h00 de vol à l'aéroport Félix EBOUE anciennement ROCHANBEAU. Il est alors 19h00 heure locale.
Nous sommes accueillis par une délégation de l'Amicale Guyanaise des Anciens du SMA.
Récupération des bagages, et des deux minibus de 9 places, direction le Cercle Mess du 9eme RIMa, Quartier LOUBERE que nous atteindrons, en traversant la ville de CAYENNE.
Au Cercle Mess, la chambre N° 10 nommée SIAM nous est attribuée pour le temps de notre séjour, à chaque fin d'excursion, nous reviendrons sur CAYENNE.
Rapide briefing de Bernard et le groupe se disperse Place des PALMISTES où une fête bat son plein, pour se retrouver au restaurant du même nom. Léger diner et direction les chambres climatisées pour une bonne douche, afin d'éliminer cette transpiration causée par la chaleur moite des tropiques. Avec ce décalage de 5h00, le lit est le bienvenu.
Mardi 16, le SMA à Cayenne ....le fameux camp du Tigre
Suite au décalage horaire, je suis réveillé dès 5h30 et en profite pour prendre quelques notes.
A 6hOO, c'est le lever des couleurs au clairon dans le Quartier LOUBERE et de la terrasse devant notre chambre, on assiste au rapport du GSBdD (Groupement de Soutien de la Base de Défense).
Petit déjeuner au Mess puis, préparatifs de départ pour visiter le Camp du TIGRE et aussi pour passer la nuit à KOUROU. Nous n'emportons dans nos sacs à dos que les affaires nécessaires, les valises seront toutes groupées et resteront dans une chambre du Cercle Mess.
Direction le Camp du TIGRE, où Yves R. a effectué son métier au service électricité véhicule.
Le capitaine DUBOISDENDIEN, commandant la 2eme compagnie du GFP-SMA (la 2ème Cie Groupement de Formation Professionnelle basée à Cayenne est une Cie du Régiment SMA de Guyane stationné à ST JEAN du MARONI), nous fait un exposé sur le fonctionnement du camp actuel.
Cette compagnie comprend à ce jour 211 personnels avec un effectif de 113 stagiaires en formation dans des métiers du tertiaire comme secrétaire ou aussi pour une formation pour l'accession au permis de conduire.
L'encadrement est composé de 2 officiers, 8 sous officiers et des EVSMA. Les EVSMA peuvent désormais prolonger leurs contrats pour une durée pouvant aller jusqu'à 8 ans.
Après son exposé, le capitaine nous fait visiter la partie fonctionnelle du camp. Les autres bâtiments sont abandonnés sur des terrains rétrocédés au territoire : projet de lycée professionnel datant des années 2007/2008. A quand le début des travaux ??
Nous déjeunons sur place en compagnie du capitaine, de cinq anciens du SMA de passage à Cayenne, du président de l'amicale Guyanaise et quatre membres du bureau. S'est également joint à nous Pierre M. Maitre ébéniste habitant BEAUSEJOUR, ROURA, un ancien Moniteur menuiserie du CFP de St Jean du MARONI, revenu en GUYANE après avoir tenu une entreprise en MARTINIQUE. Actuellement, il commercialise des superbes stylos dont le corps est garni avec les bois locaux.
Avant de repartir vers le CSG de KOUROU, nous faisons une dernière visite du camp commentée par Yves.
Arrivée au Centre Spatial Guyanais, nous stationnons sur le parking devant la réplique d'ARIANE 5, haute de 51 mètres avec ses boosters d'une hauteur de 30 mètres.
Nous sommes un peu impressionnés par la grandeur d'un tel lanceur.
En face d'ARIANE 5, une visite du musée s'impose où nous pouvons voir divers satellites et de nombreux panneaux expliquant la conquête spatiale depuis ses débuts.
Retour sur KOUROU ville avec arrêt à la Tour DREYFUS, à l'embouchure du fleuve le Kourou en face des Iles Du Salut.
Nuit à l'hôtel Atlantis.
Premier épisode d'un feuilleton, l'incroyable Jean Pierre C. (2) oublie son chapeau au CSG. (Affaire à suivre).
Mercredi 17, visite du CSG
Nous quittons l'hôtel Atlantis vers 7h30 pour être de bonne heure au CSG distant de quelques kms. Après la remise de notre pièce d'identité, sécurité oblige, un badge nous est attribué pour monter dans un car qui nous emmène vers les trois bases de lancement des trois modèles de lanceurs de satellites que sont, ARIANE 5 , VEGA et SOYOUZ. Ces bases sont distantes entre elles pour éviter une éventuelle destruction en cas d'accident.
A retenir, les éléments des lanceurs ARIANE 5 et VEGA sont assemblés verticalement, alors que le lanceur SOYOUZ acheté aux Russes est assemblé horizontalement par leurs propres ingénieurs, secret de fabrication oblige.
La base de lancement de SOYOUZ est la plus proche de SINAMARY.
En ce qui concerne le lanceur ARIANE 5, le moteur VULCAIN démarre dès la fin du compte à rebours mais reste 7 secondes sous contrôle avant l'allumage des boosters. L'ingénieur sécurité dispose de trois secondes pour valider ou interrompe le tir. Le lanceur s'élève alors, poussé par les boosters qui se détacheront à 30 kms de distance par un système explosif, ils s'ouvriront alors en deux parties pour tomber en mer et couler.
Au dessus de l'atmosphère soit à 100 kms de distance, le satellite est dirigé par la salle de contrôle sur l'orbite choisie à l'aide du moteur situé en dessous de la coiffe du satellite. La coiffe alors s'ouvre libérant le satellite qui tournera autour de la terre à une vitesse variant entre 28000 et 34000 km/h soit 9kms/seconde.
En retombant, la coiffe est ensuite désagrégée par les frottements en traversant les 100 kms d'atmosphère terrestre.
Visite de la salle de contrôle distante des pas de tir et construite avec une structure toit et murs pouvant résister à une charge importante pour d'hypothétiques retombées d'éléments des lanceurs en cas d'accident.
Fin de la visite, déjeuner au restaurant Relais Spatial Karting à KOUROU.
Au retour, au PK 41,5 nous nous arrêtons à l'exploitation de bétail de Pierre DUCAT un ancien du SMA, revenu s'installer en GUYANE. La ferme est très importante. Il est absent ce jour là, nous ne le rencontrerons pas. Je laisse à un de ses employés ma carte de visite avec un petit mot pensant repasser le voir en fin de périple, impossible, faute de temps. Dommage !!!
Retour au Cercle Mess Quartier LOUBERE.
Jeudi 18 , marais de KAW
Le groupe se prépare pour se diriger vers les marais de KAW et St GEORGES..
Donc départ vers 9h00, direction des plages de MONTJOLY et ensuite nous rejoignons la base fluviale du 9ème RIMa de STOUPAN (ex base SMA). Puis, nous reprenons la route vers ROURA pour arriver à CAMP CAÏMAN, qui sera notre hébergement pour la nuit. Bâtiment en bois, le confort est assez spartiate, mais chaleureux et les propriétaires sont très aimables. Ici nous partagerons notre chambre avec le couple JF et O B. au rez de chaussée près des toilettes, situation un peu gênante par les allées et venues de ceux qui dorment à l'étage. Enfin, pour une nuit nous nous n'en serons pas morts. Jean Pierre M (1) et Jean Pierre C (2) dormiront dans des hamacs dans deux carbets séparés, Jean Pierre 1 dans le carbet qui surplombe la magnifique crique avec un super paysage et Jean Pierre 2 sera à cause de ses ronflements relégué dans un grand carbet sous lequel, d'ailleurs, il dira avoir eu froid dans la nuit.
Déjeuner sur place et dans l'après-midi nous nous dirigeons vers les marais de KAW.
Nous laissons les véhicules parmi beaucoup d'autres sur un emplacement le long de la rivière de KAW pour monter dans une grande pirogue en aluminium pilotée par un seul motoriste. Celui ci, de 16h00 à 18h00 nous fera découvrir principalement la faune de ce marais. Nous effectuons une dizaine de kilomètres en direction de l'océan, situé à 22 kms de KAW, village accessible que par voie fluviale. Un ancien canal désaffecté relie quand même ce village au fleuve APPROUAGUE situé à proximité.
Nous rebroussons chemin, pour à la nuit tombante, aller se mettre les pieds sous la table dans l'auberge du village, après une soupe, nous apprenons à manger le poisson ATIPA, sorte de poisson chat dont le corps est recouvert d'écailles cornées, qui lui donnent l'air d'un poisson en armure (il a l'allure d'un poisson préhistorique).Pour enlever ces écailles, il suffit de glisser une lame de couteau par la queue et l'ensemble se détache facilement.
Après ce diner, il est déjà environ 20h00, nous remontons dans la pirogue (alu) pour chasser le caïman, dans la direction opposée à notre périple de l'après-midi.
Le piroguier d'origine Surinamienne est équipé d'une puissante lampe frontale dont le faisceau balaie alternativement les berges de la rivière. Très rapidement, le faisceau accroche deux lueurs rouges qui sont en fait les yeux d'un caïman, il dirige alors sa longue pirogue, (nous sommes quand même dix huit personnes au total) dans leur direction, le faisceau toujours braqué. La bestiole réfugiée dans les herbes de la berge se laisse attraper. Le premier de taille modeste environ 60 cm est alors présenté, chacun le tiendra dans ses mains le temps d'une photo. Après un tour de pirogue, le caïman est remis à l'eau.
Plusieurs autres prises sont faites, dont une, par « PETITBOCHE » (JF B.) le chasseur du groupe, il est heureux et enchanté, car bien sûr cette capture lui rappelle des souvenirs lointains.
La ténacité de notre piroguier à vouloir capturer un animal plus grand ne sera pas récompensée, les caïmans plus grands plongent avant que nous soyons assez près pour les saisir.
A 22h00, nous retournons vers les véhicules, au cours de ce retour nous apercevons dans le marais quelques zébus mais aussi un cabiaï, gros rongeur pouvant peser 70 kg.
Retour à Camp Caïman pour une nuit.
Second épisode du feuilleton JP C (2), il oublie, cette fois, son appareil photo dans ce camp.
Vendredi 19, Saint GEORGES, et Modestine...!...
Le matin de bonne heure, nous quittons Camp Caïman pour rejoindre ROURA, puis au carrefour, nous prenons la N2 en direction de ST GEORGES, route ouverte par le SMA du Camp du TIGRE à partir de CAYENNE et par le 3eme REI à partir de REGINA. Le SMA de ST GEORGES lui, eut pour mission, la construction du tronçon reliant la commune de REGINA.
Belle route dans l'ensemble, parfois assez sinueuse et bordée de chaque côté par cette brousse inextricable qui se dévoile par endroit, lorsque nous sommes sur les points panoramiques du parcours.
Distante d'environ 1OOkms, nous atteignons la commune de REGINA qui tient son nom de Louis Athanase Théophane Régina (1868-1922). Elle est située sur une rive du fleuve l'APPROUAGUE.
Petite halte de 30 mn environ et nous reprenons les minibus pour rejoindre St GEORGES à 85 kms de distance.
Cette commune était une petite bourgade il y a 40 ans, lorsqu'avec Bernard RETRIF, lors d'une permission nous étions venus rejoindre quelques jours notre copain Patrick LADOUE muté au SMA pour la construction de la piste d'aviation. A l'époque, j'avais été étonné de trouver dans la petite église, gravé dans un marbre l'hommage fait au curé GUILBAUD décédé à POUILLE en VENDEE en 1962. Etrange coïncidence de trouver dans ce lieu perdu au fin fond de la brousse, le nom d'une commune éloignée de 4 kms de celle de mes parents, qui, quelques mois après mon rapatriement, sera la commune de ma future épouse.
Pendant que les véhicules sont garés dans une cour sécurisée pour notre excursion à ILET SOPHIA , je me dirige d'emblée avec Annie voir l'église, déception elle est fermée à clef . Sur conseil de Bernard, je m'empresse d'aller demander à Gilles notre correspondant pour la suite de notre visite, la possibilité de faire ouvrir l'église, lui expliquant rapidement les raisons de ma requête. Ni une, ni deux, et d'ailleurs je lui en suis reconnaissant, il se dirige chez le curé qui vient aussitôt nous ouvrir la porte.
Devant les quelques amis incrédules qui nous ont suivi, l'hommage gravé dans le marbre est toujours là. Étonnés, mais contents, Annie et moi, sont pris en photo de la même façon que je l'ai été quarante ans plus tôt.
Ensuite, nous associons le sympathique curé au pot de bienvenu, puis c'est le départ vers l'ILET SOPHIA annexe de l'hôtel MODESTINE (St Georges), un peu plus haut sur le fleuve OYAPOCK.
Deux pirogues nous dirigent aussitôt vers notre nouveau lieu d'hébergement. Au cours du trajet nous passons sous le pont reliant la GUYANE au BRESIL et laissons la commune brésilienne d'OIAPOQUE sur notre gauche, pour arriver à l'ilet Sophia.
Au premier abord, le campement paraît assez rustique. La majorité du groupe est logé dans le baraquement au bord du fleuve. Dans ce château « branlant » une chambre nous est attribuée à l'étage, nous la partageons avec le couple BOCHEREAU. Les lames de plancher sont disjointes de facilement un centimètre et permettent de voir ce qui se passe au rez de chaussée et vice versa. L'alimentation électrique est plus que succincte avec beaucoup de fils raccordés sommairement.
La seule solution trouvée par Jean Pierre M. pour éteindre la lampe au dessus de son hamac est simplement d'enlever l'ampoule. On n'arrête pas le progrès.
Quant aux toilettes n'en parlant pas, peu ragoutantes pour poser les fesses dessus. D'ailleurs m'étant renfermé avec la clef du barillet seul point de fermeture, pour un besoin urgent, qu'elle ne fut pas ma surprise de ne plus pouvoir ouvrir la porte, la serrure ne fonctionnant pas du coté intérieur. Heureusement la porte trop courte m'a permis de passer la clef et suite à mes appels, me faire libérer.
Guy V. a eut le même problème, et ses appels restaient vains, in extrémis sans l'intervention d'une personne, la porte aurait certainement volée - conclut-il.
Pour les repas, il valait mieux ne pas aller faire un tour aux cuisines.
IL nous fallait bien une situation un peu précaire comme celle là, pour mettre un peu de piment dans notre aventure et permettre de relativiser par rapport à nos conditions de touristes Européens aseptisés.
Dans l'après-midi, la pirogue nous fait traverser le fleuve et nous débarque sur la rive brésilienne à OIAPOQUE, sous une chaleur torride. Cette ville toute en longueur le long du fleuve grouille de monde. Quelques uns d'entre nous visitons l'exposition concernant la vie du peuple Amérindien. On peut y voir différents ustensiles de la vie courante tel que calebasses, couleuvres à manioc par exemple ou bien découvrir la cassave, une galette de manioc faite à partir de tubercules de manioc qu'il faut éplucher et que l'on réduit à l'aide de la « planche à grager », la bouillie ainsi obtenue est mise dans la « couleuvre », vannerie tubulaire allongée qui étirée laisse couler le jus toxique (cyanure). La pulpe est ensuite effritée et tamisée. Cette semoule crue est grillée sur une grande platine en fer posée sur un feu et la semoule ainsi amalgamée en une grande galette : la cassave, qui sera consommée comme du pain pour tartiner ou éponger une sauce ou une soupe.
Ensuite, nous traversons un marché et nous baladons dans la rue le long du port ou jonchent énormément de détritus. Sur la berge du fleuve, c'est répugnant tellement il y a d'immondices. Pas besoin de dire qu'ici la pollution du fleuve est très présente.
Retour en pirogue à l'ile Sophia, apéritif, diner sans appétit et nous regagnons notre chambrée. Au bout d'un moment Annie me dit avoir certainement laissé sa lampe torche à l'endroit où nous avions pris l'apéritif. En pyjama je descends mais ne retrouve pas la fichue lampe, mais un porte monnaie rempli d'argent. En passant près de Jean Pierre M.couché au rez de chaussée dans son hamac, je le préviens de ma découverte. En fait c'est le sien, il l'avait perdu sans s'en apercevoir et est très content de le récupérer, il a de la chance !!!
Avec le groupe arrivé dans l'après-midi nous devons être une cinquantaine, voire une soixantaine de pensionnaires (64).
PS : B. G. a écrit une lettre de réclamation à Modestine et relatant les conditions précaires de ce séjour.
Samedi 20, Saut Maripa et Auberge des Orpailleurs
Je me lève à 5h30 du matin, assis sur le banc devant le baraquement, je contemple la brume se dégageant au dessus de la brousse et sur le fleuve. Aucun bruit, le calme règne, mais bientôt la forêt va se réveiller et par chance J'entends au loin l'appel du singe hurleur et le cri des aras.
Perdu dans mes pensées, je dois faire un effort pour quitter ce magnifique décor et revenir à la réalité première, c'est à dire essayer de faire un brin de toilette. Ayant réussi à prendre une douche hier soir, dans une des trois « cabines » existantes en mesure de fonctionner, ce matin, pour moi, la toilette sera limitée au rasage, effectué sur le balcon devant notre « piaule ».
Nous attendons la marée haute prévue à 10h pour monter dans la pirogue et foncer à SAUT MARIPA à une demi-heure de navigation de notre campement.
Nous sommes en saison sèche et le niveau de l'eau est relativement bas, ce qui implique aux pirogues ravitaillant le haut de l'OYAPOCK, du village indien de CAMOPI par exemple, de transborder à dos d'homme les colis des pirogues arrêtées dans la partie inferieure du saut vers celles en attente dans la partie supérieure. Quel boulot !!
Nous saluons ce travail de fourmis dans un décor grandiose. Avec Jean François, nous avons eu la chance de voir deux petites pirogues dirigées par un seul homme chacune amorcer la descente du saut rive brésilienne et comme dans nos souvenirs lors de notre remontée du MARONI, au passage le plus dangereux, tirer leur embarcation par le bord de la berge. La visite du saut MARIPA pouvait être aussi réalisée en empruntant l'ancienne voie ferrée du train des cannes pendant deux kilomètres, mais selon Bernard et après avis local, l'état des ponts n'assurant pas une pleine sécurité, le projet est abandonné.
Au retour vers le campement, nous rentrons sur quelques centaines de mètres dans la crique MINETTE et découvrons un endroit charmant, très bien pour passer un week-end tranquille en forêt et chasser le papillon.
Retour ilet Sophia avec arrivée sur les coups de midi, nous déjeunons et reprenons les pirogues sous une pluie diluvienne pour revenir aux véhicules restés à ST GEORGES. A la sortie de la commune nous osons passer outre le panneau route barrée, accédant au pont traversant l'OYAPOCK. A l'entrée du pont Bernard, Guy et Ignace vont sans conviction demander aux autorités présentes, gendarmerie et PAF, l'autorisation de faire quelques pas sur cet ouvrage fermé au trafic, les infrastructures douanières et routières n'étant pas réalisées au BRESIL.
Ils reviennent le sourire aux lèvres, leur demande est acceptée pour un accès limité aux premières piles, c'est super bien.
Les appareils photo sont de la partie pour conserver en souvenir le cliché d'un pont qui pour le moment, ne mène nulle part.
De toutes manières les clandestins continueront à traverser le fleuve frontière.
Photo de groupe sur le pont, puis nous prenons la N2 en direction de REGINA, où, comme à l'aller nous faisons une petite halte.
Nous prenons la route pour passer la nuit à l'AUBERGE DES ORPAILLEURS.
Superbe hébergement, avec toujours une chambre en commun avec le couple JF-O B. Le restaurant situé à l'étage est très bien et le repas pris sur une table réalisée en bois d'angélique d'une épaisseur de 7 à 8 centimètres est lui aussi raffiné et bien accueilli après ceux de l'ILET SOPHIA.
En prenant l'apéritif, nous avons la possibilité de discuter avec un métro, qui a travaillé pendant plus de quinze dans des mines d'or, il nous montre son collier composé d'une pépite ou d'un amalgame de minerai d'or? Il nous jure que l'or est abondant en GUYANE, et nous le pensons, mais constatons aussi qu'il n'y a pas fait fortune, car son activité actuelle est d'effectuer de menus travaux chez les particuliers à l'aide d'une mini pelle.
Une bonne douche et au lit.
Dimanche 21, CACAO
Ensuite nous nous dirigeons vers le village HMONG de CACAO, étonnante petite enclave asiatique dans la forêt et qui tient son nom d'une ancienne plantation. Les Hmong s'y sont installés en 1978. Depuis, le village situé sur les rives de la COMTÉ s'est agrandi. Sur place nous visitons le marché où se côtoient de fines broderies hmong et un amoncellement coloré de fruits et légumes, quelques achats sont effectués et nous profitons de ce lieu rappelant notre séjour au Vietnam pour manger la fameuse soupe laotienne. Ensuite nous sommes allés visiter le musée des insectes (musée du Planeur bleu) où certains ont eu la possibilité de prendre une matoutou (mygale) dans la paume de la main. Les matoutous sont des araignées typiques de Guyane en principe inoffensives, mais dont l'aspect noir et velu est propre à vous donner le frisson. Pour nous remettre de ces émotions un repas est pris dans le village au restaurant « LOTUS d'ASIE » qui propose dans son menu un plat de CABIAÏ, ce gros rongeur que nous avons vu dans les marais de KAW.
Le déjeuner pris, il faut reprendre la route pour Cayenne. Nous arrivons au Cercle Mess du 9eme RIMa aux alentour de 17h00. Nous reprenons possession de nos chambres et nous profitons d'écrire quelques cartes postales en attendant l'heure du diner que nous avons décidé de prendre au restaurant des Palmistes.
Lundi 22, crique Gabriel, puis vers St Jean
Ce matin, nous allons à ROURA faire une virée sur la Crique GABRIEL en prenant une pirogue au restaurant le WAYKI VILLAGE. Au cours de ce périple à marée montante d'une douzaine de kilomètres, dans l'embarcation « PAPI JO » la jeune piroguière nous invite à avaler des petites termites pleines de protéines qu'elle est allée enlever d'une termitière accrochée à un arbre et pendant tout le parcours nous fait découvrir la riche flore de la forêt. Avant de rebrousser chemin un ti-punch nous est offert dans la pirogue, qui, poussée par un moteur de 40 CV, nous ramène prendre un rapide déjeuner, car cet après-midi nous devons atteindre le Régiment SMA de Guyane - CAMP NEMO à ST JEAN du MARONI soit 280 kms à parcourir.
Nous traversons MACOURIA avec son église autrefois au milieu des deux voies de circulation, puis KOUROU et SINNAMARY. 40 ans en arrière, la déviation du centre spatial n'existait pas, il nous était interdit d'arrêter sur la portion de route traversant le centre spatial alors à ses balbutiements.
A l'entrée d'IRACOUBO, nous sommes arrêtés à un poste de contrôle de la gendarmerie pour théoriquement présenter une pièce d'identité, mais notre chauffeur Bernard nous présentant comme des anciens du SMA en vadrouille, les gendarmes nous font un accueil chaleureux et le contrôle est passé.
LES ANCIENS DU SMA, QUELLE RENOMMÉE !!!!!!
Nous stationnons sur le parking à côté de l'église, dont tout l'intérieur a été peint par Pierre HUGUET bagnard de son état et multi récidiviste de l'évasion, mais aussi un artiste. Travail effectué de 1892 à 1898.
Nous reprenons notre chemin et traversons St LAURENT DU MARONI sans reconnaître ce village, qui dans un avenir proche sera la plus grande ville de Guyane.
Puis ce sont toutes ces habitations le long de la route nous menant à St JEAN, quel changement en quarante ans car ici la route avec ses nids de poules était de chaque côté bordée par la forêt impénétrable, nous sommes quelques uns à en avoir fait l'expérience où un soir lors d'un « dégagement » sur St LAURENT, alors que notre copain Roger FLACHARD (sans permis) conduisait la voiture, nous avons carrément perdu la roue arrière gauche et que nous avons retrouvé le lendemain dans la brousse. Souvenirs !!!! Laissant, sur notre droite l'ancienne route de l'entrée du camp, nous empruntons celle qui fait entrer par le poste de garde du MARONI.
Il est environ 19h00, quand les chambres nous sont attribuées dans ce qui était pour nous l'ancien Mess, où nous, simples sous officiers nous sommes venus prendre nos repas en Alfa Roméo, louée à un garagiste de ST LAURENT. La classe quoi !!!!!. Inoubliable !!!!
Le Commandant HALL nous briefe sur le déroulement de la journée de demain, au cours de laquelle aura lieu la visite des ateliers, le Colonel DECROCK Chef de corps, nous accueillera.
Diner sous le carbet.
Mardi 23, SMA Saint JEAN du MARONI, les souvenirs
Je n'y tiens plus, aussi je me lève vers 5h00 et après la toilette je pars pour voir quels sont les changements apportés dans ce camp durant quarante ans. Surprise en arrivant au rez de chaussée, sans nous concerter au préalable, je retrouve J F BOCHEREAU, lui aussi est impatient. Alors ni une ni deux, comme autrefois à l'entrainement nous allongeons le pas et direction le « célibatorium » où nous étions logés par deux, moi dans la pièce du bout avec le Sergent parachutiste BILGER un Corse arrivant d'un séjour au TCHAD, quant au Sergent BOCHEREAU, il a sa piaule avec le Sergent PONCET, son copain de chasse, le Sergent FLACHARD moniteur serrurerie partage sa chambre avec le Sergent LEBORGNE moniteur carrelage. Les autres moniteurs au grade de caporal et caporal chef sont logés dans une baraque Fillod. Nous reconnaissons bien le bâtiment à une nuance prêt, la climatisation est installée dans les chambres, et bizarrement nous ne nous rappelons pas si des garages existaient devant nos piaules. Puis nous descendons à l'emplacement de l'ancien poste de garde avec les cellules pour les punis et l'armurerie du côté opposé. « PETIT BOCHE » a gouté une trentaine de jours au confort d'une cellule, pour avoir possédé une arme sans autorisation dans une enceinte militaire. En face le Sergent BOUR gérait le bâtiment servant au stockage des habillements. Actuellement ces endroits sont occupés pour des stages de paysagistes ou d'embellissement de l'environnement.
Nous entrons dans ce qui était notre camp et sur la droite, toujours le bâtiment dénommé PC à l'époque où se tenait le Commandant FLOCART Chef de corps, son adjoint le Capitaine MAS et le Lieutenant AUBERT (plus, certainement d'autres gradés dont j'ai oublié le nom). De l'autre côté de la route où nous faisions défiler nos sections le samedi matin, il reste une petite baraque qui était le labo-photo, mais, qui à ma connaissance n'était plus fonctionnelle durant notre séjour. Un peu plus loin toujours sur la droite nous retrouvons les bureaux du CFP dirigé par le Lieutenant MARTIN et le Lieutenant CARER. Cet officier m'a confié avant le début des stages la mise en place du ponton devant le club nautique et c'est également sous son autorité que j'ai participé à la construction d'une pirogue. Une superbe et très riche expérience. Puis nous entrons dans le vif du sujet, LES ATELIERS. Extérieurement ils sont restés tels quels, mais nous verrons au cours de la visite avec le Capitaine que des modifications ont été apportées notamment, la suppression de nos « coins »aménagés au fur et à mesure par les relèves successives de moniteurs. Dans l'atelier menuiserie, en 1971/1972, notre « coin » comprenait, un frigo où JF B. stockait les bestiaux qu'il naturalisait. On pouvait y trouver caïmans ou crapauds buffles parmi quelques victuailles, ce qui ne nous a pas rendu malade pour autant. En plus de ce frigo, une table, un canapé récupéré dans des anciens sièges de voiture, une armoire où J F B. planquait ses fusils, et quand même nos bureaux pour travailler et mener à bien la mission de formation que l'on nous avait confiée. En complément pour notre confort, un petit espace toilette avec douche (froide) et lavabo. Dans ces « coins » le soir nous avons refait le monde.
Maintenant à leur place sont construits une salle de classe et un bureau pour le moniteur. La porte d'entrée de l'atelier menuiserie, réalisée par le moniteur HERIVEAU est toujours en place plus de 40 ans après, les termites ne l'ont pas détruite.
Signe de précaution sanitaire, maintenant, un silo à copeaux relie l'atelier menuiserie machines et l'atelier charpente implanté dans autrefois l'atelier chaudronnerie de Bernard RETRIF. Les ateliers de peinture, de plomberie, d'électricité, de menuiserie, de carrelage, de mécanique auto, et de maçonnerie sont toujours présents. Les ateliers de chaudronnerie, de serrurerie et les salles de cours sont supprimés.
Les salles de cours à côté de l'atelier maçonnerie sont devenues les bâtiments du casernement.
Après cette revue de détails, il est temps pour Jean François et mois de regagner le Mess pour notre petit déjeuner, ce matin nous l'apprécions encore davantage.
A 7h30 le Capitaine DUMAS commence la visite officielle de ce que, Jean François et moi avons déjà inspecté, sauf que, en plus nous pénétrons à l'intérieur des ateliers.
Nous remarquons également les nombreuses constructions derrière et sur un côté de la place d'armes nommée désormais la PLACE DE BAZEILLES, commune située dans les Ardennes où combattirent héroïquement les Troupes de Marine.
Puis dans une salle de réunion située devant l'ancien PC, le Colonel DECROCK présente à l'ensemble du groupe les activités et les nouvelles orientations du Centre de Formation. Les stagiaires filles ou garçons sont tous des volontaires sous statut militaire, ils doivent en accepter la rigueur, la discipline et le respect. Ils sont encadrés par des moniteurs EVSMA qui peuvent prolonger leur contrat pour une durée de huit ans. Ceux avec qui nous avons discutés avaient le grade de caporal chef.
Suite à cette réunion avec le Chef de corps nous déjeunons en sa compagnie et Bernard offre au Colonel DECROCK et au Commandant HALL la plaque en porcelaine commémorant les cinquante ans du SMA.
L'après midi, avec les minibus, nous repartons à l'intérieur du camp, pour voir l'ancien cimetière du temps du bagne, situé derrière le château d'eau et dont nous ignorions l'existence, il était de notre temps certainement envahi par la brousse. Ensuite nous nous rendons à l'actuel PC où est actuellement installé l'Etat Major, qui autrefois constituait les bâtiments de la Division d'Instruction pour la formation militaire des stagiaires mais étaient aussi les locaux où les cours d'enseignement général étaient dispensés par des moniteurs EV2. En contrebas de la DI, s'étalaient en bordure du terrain de sport, toutes les Fillods pour loger ces stagiaires d'origine Guyanaise, mais surtout Guadeloupéenne et Martiniquaise.
Puis, cinq d'entre nous, c'est à dire Pierre M., Jean Pierre C., Jean Pierre M., Jean François B. et Sante BAUDRY, anciens moniteurs techniques au CFP sont interviewés par le Commandant HALL. Chacun raconte son expérience et l'aventure vécue.
A 16h00, nous partons visiter le Camp de la Transportation à ST LAURENT DU MARONI, sur place le guide CLAUDIO - amérindien - nous explique d'une manière remarquable le fonctionnement du bagne, avec le classement des bagnards en Relégués, Transportés et Libérés. Pénitencier pillé, où dans quelques cellules subsistent plateau de bois servant de couchage avec la barre de justice laquelle une fois la manille mise à un pied et parfois aux deux, était bloquée à l'aide d'un écrou sous le plateau. J'ai bien voulu me faire harnacher de la sorte et force est de constater que cette position devait être très dure et difficilement supportable pour ces hommes entravés de la sorte.
Il est 18h30 et nous rentrons sur ST Jean, mais il fait nuit et sur la route Bernard doit constamment porter son attention sur le bas côté, les vélos ou mobylettes roulant sans aucun éclairage. C'est incroyable !!!
Mercredi 24, St Jean, Awala Yalimapo, Kourou
Désormais, il va falloir quitter St Jean pour d'autres cieux, mais avant de partir avec Annie nous allons faire quelques photos sur la Place d'Armes. Pour l'occasion, je prends mon calot des TDM. Puis ensuite, je lui montre où se situait ma chambre au « célibatorium ».
Ensuite Bernard nous invite pour une prise de vue à l'entrée du camp, route de St Laurent, c'est à dire celle que nous empruntions à notre époque. Avec Jean François nous ne pouvions décliner cette offre et c'est avec joie que nous avons posé tous les deux devant le panneau d'entrée du Camp NEMO. Le retour se fait par le Maroni pour une visite des pontons avec un Marsouin de la section fluviale du 9eme RIMA et de l'ancienne gare de St jean où sont stockées des éléments nécessaires à la mission de cette section. Sur place, je crois revoir le ponton réalisé en 1972, mais, à mon retour en comparant avec mes anciennes photos, je constate, que soit il a été refait au même emplacement ou bien rénové. En face nous allons au foyer, ancien restaurant TUKASKI, pour acheter quelques attributs militaires tels que vêtements, insigne et le livre relatant les quarante ans du SMA 1961/2001. Nostalgiquement, je décide de faire seul le chemin qui remonte au Mess, et en profite pour photographier les anciennes maisons rénovées du personnel du bagne, la chapelle du camp et l'infirmerie où j'ai passé plus d'une semaine pour une grosseur sur une rotule qui m'empêchait de plier le genou, boule de la grosseur d'un œuf certainement occasionnée par une piqure de je ne sais quelle bestiole. De retour au Mess, il faut partir pour AWALA YALIMAPO. Là bas, nous attend le Chef coutumier Michel THÈRESE pour le déjeuner. En cours de route, nous faisons un petit détour dans le village de JAVOUHEY, puis dans l'ancienne léproserie de ACAROUANY, dans laquelle, je ne sais plus pour quelle occasion, le SMA avait organisé une fête, alors désigné pour tenir un stand, j'étais venu en vélo de course de St JEAN avec pour déboires les crevaisons des boyaux des roues occasionnées par la l'état de la piste. Week-end difficile.
Au village d'AWALA YALIMAPO, nous sommes accueillis chaleureusement et avant de passer à table, nos hôtes nous offrent l'apéritif en signe de bienvenu. Puis les discussions vont bon train avec le Chef Coutumier que connaît bien Bernard, qui lui offre la plaque en porcelaine commémorant le cinquantenaire du SMA.
Jean Pierre M., aperçoit un rocouyer et en profite pour me déguiser en Amérindien (un peu ventru !!!) .Le repas préparé par madame RITA avec poisson et sauce dans laquelle on trempe un morceau de galette de manioc est succulent, un petit café et il faut les quitter pour la prochaine étape qui sera le centre KALAWACHI près de KOUROU. Sur place, le chemin d'accès est parsemé de nids de poules, voire par endroits de trous, mais nous arriverons quand même à bon port. Il fait déjà nuit et passé la prise de contact, c'est l'instant tant attendu et tant redouté, l'accrochage des hamacs.
Suite à une mauvaise interprétation des prestations commandées, nos hôtes Amérindiens n'ont pas prévu le repas du soir. Qu'à cela ne tienne, nous reprenons les véhicules et nous allons diner dans un restaurant de KOUROU. Retour au centre et aux « plumes » dans les hamacs. Il faut bien reconnaitre que personnellement mes sensibles vertèbres cervicales m'ont réveillé de bonne heure, mais qu'elle bonne expérience tout de même.
Toilette et petit déjeuner sur place.
Jeudi 25, les Îles du Salut
Au port de KOUROU, nous avons rendez vous, au ponton des pécheurs pour embarquer sur le catamaran à voile, La HULOTTE, pour relier et découvrir à 17 kms au large, les ILES du SALUT comprenant : l'ILE ROYALE, ILE ST JOSEPH et l'ILE du DIABLE. Iles merveilleuses, au décor paradisiaque, mais cependant chargées d'histoires et de vestiges poignants à visiter. Navigation en toute sécurité, sans gite de ce catamaran de 15 m pour une capacité de 28 passagers. Après en avoir fait de tour, nous sommes débarqués sur l'ILE ROYALE, c'est l'ile principale, la plus grande des trois. C'est là que se trouvaient les bâtiments administratifs du bagne et l'hôpital. Le tour de cet ilot assez escarpé à la côte rocheuse parfois accidenté se termine sous une chaleur de plomb à l'auberge de l'ile pour le déjeuner. Repas pris, la HULOTTE nous dirige sur l'ILE ST JOSEPH sans appontement. Le zodiac du bord débarquera les volontaires à la visite. L'ILE ST JOSEPH est beaucoup plus sauvage que l'Ile ROYALE. C'est ici que les vestiges du bagne sont les plus remarquables. Avec Annie, nous suivons le sentier qui en fait le tour, et par une allée pavée, nous atteignons le sommet de la colline pour découvrir un site extraordinaire : les anciens bâtiments de la réclusion, complètement recolonisés par la forêt équatoriale. La nature a repris ses droits. Des arbres poussent au sommet des murs. Le spectacle est assez extraordinaire, en dehors du temps. Ensuite, nous prolongeons le sentier, traversons le cimetière et passons devant les installations de la Légion Etrangère gardées seulement par deux légionnaires et nous arrivons à l'embarcadère.
Chaque jour un bagnard mourrait, et son corps était lancé à la mer, festin indéniable pour les nombreux requins qui circulaient tout autour.
L'ILE du DIABLE, inaccessible est l'Ile où séjournaient les prisonniers politiques. Le Capitaine DREYFUS y a passé de nombreuses années. De l'ILE St JOSEPH, on voit au loin la maison rénovée où il était retenu.
Puis c'est le retour sans problème en catamaran et nous nous retrouvons le soir au restaurant les Palmistes. Pour notre dernière soirée à Cayenne, nous avons droit à un orchestre en bout de notre table. Guy et Caroline nous font un pas de danse, eux ne rentrent pas demain en France, ils désirent aller à MARIPASOULA avant de rentrer. Nous saurons par la suite qu'ils ont vécu une sacrée aventure. Nuit au Cercle Mess.
Vendredi 26 : marché de Cayenne, derniers achats
Préparatifs de départ pour la métropole, mais avant de quitter la Guyane, l'achat de quelques souvenirs est incontournable. Pour ce faire, nous arpentons les rues autour de la Cathédrale. Quelque uns sont intéressés par l'achat de bijoux en or ou aimeraient bien posséder une pépite. Nous finissons par trouver le magasin « Le Caïman » tenu par la fille d'un ancien du SMA. De suite, nous faisons allusion à son père, membre de l'Amicale Locale et d'emblée l'accueil est chaleureux et c'est dans une super ambiance qui durera une heure que nous faisons quelques emplettes qui alourdiront passablement les valises et qui, chez nous finiront de classer notre séjour en musée.
Rendez vous au marché, pour un dernier repas que nous prendrons dans le restaurant CHODYE KONTRE. Superbe établissement dont l'intérieur est habillé en bois.
Ensuite, c'est l'aéroport de FELIX EBOUE (ROCHAMBEAU) et l'enregistrement des bagages. Dans la salle d'embarquement, JEAN PIERRE MATTANA essaie une fois de plus d'envoyer sans succès la sonnerie avec sons de la forêt sur mon téléphone. La surprise parmi les passagers en attente, lorsque à un certain moment cette sonnerie est déclenchée, on se croirait en brousse.
L'avion décolle à 19h30 locale et nous atterrissons à ORLY à 8h 50, le samedi matin.
SAMEDI 27, l'arrivée, à l'heure !
Après la récupération des valises, ce sont les dernières salutations et chaque participant rejoint sa correspondance pour regagner son lieu de résidence.
L'édition 2012 s'est terminée dans la bonne humeur et la satisfaction générale, merci à toutes et tous !.
Notre reconnaissance.....
Le président de l'association "Amis de la Favorite" Amicale du SMA, et tous les participants expriment leur satisfaction et leurs sincères remerciements à toutes les instances du Service Militaire Adapté sans qui ce voyage n'aurait pas eu lieu.